EXTRAITS DU FILM:
Jeannot: Il présente son hôtel à l´agence de voyages
Jeannot: Le conflit causé par son retour
Jeannot: Sur les espérances des ouvriers et de la famille
Jeannot: Le discours à l´occasion de l´ouverture de l´hôtel
Jeannot: La réplique finale sur l´hôtel, confiance en soi et ídentité personnelle
 
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Jeannot
Jeannot

Après 25 ans passés en Belgique, Jeannot vend tout afin de rentrer au Sénégal pour réaliser son rêve d´enfant: construire un hôtel à Popenguine.

Le vrai nom de Jeannot, c´est Jean Marie Da Sylva. Il est né au Sénégal et a grandi dans un quartier pauvre de la banlieue de la capitale, Dakar. Plus de 90% de la population du Sénégal est musulmane, mais la famille de Jeannot est chrétienne. Sa mère accoucha de 5 enfants et son père mourut alors qu´il avait 8 ans.

Enfant, il partit faire un pèlerinage à Popenguine, un voyage qui fit sur lui une impression inoubliable car, étant habillé trop pauvrement, le propriétaire d´un petit hôtel où l´on jouait de la musique n´a pas voulu le laisser entrer. Il jura de revenir un jour et d´acheter l´hôtel en question.

Plongeur et serveur
A 18 ans, il partit pour la Belgique. Il trima quelques années comme plongeur et serveur, mais il rencontra aussi Roseline. Elle venait d´une très haute classe sociale, artiste et, comme il le dit lui-même, "la femme qui fit de moi un homme". Ils se marièrent. Jeannot devint céramiste d´art et ils eurent une fille, Johanna Daguirane. Jeannot connut le succès. Chaque mois il envoyait de l´argent chez lui et à la mort de sa mère, il y a 14 ans, il fit construire une maison avec de la place pour les 25-30 personnes de sa nombreuse famille. Jeannot divorça et ouvrit un restaurant. Roseline et Johanna partirent pour New York.

Jeannot à Popenguine
Après 25 ans passés en Belgique, Jeannot vend tout afin de rentrer au Sénégal pour réaliser son rêve d´enfant: construire un hôtel à Popenguine. Il investit toute sa fortune dans cet hôtel et emprunte les fonds manquants à une banque sénégalaise qui reprendra l´hôtel s´il ne peut pas rembourser sa dette.

"Si je n´avais pas construit cet hôtel, un blanc l´aurait fait", nous raconte-t-il. D´un côté, il est fier d´être africain, mais d´un autre côté, ses ouvriers et la bureaucratie à laquelle il se heurte, il en parle comme "eux", "les noirs" ou "les Africains".

Jeannot aime bien Popenguine et ses ambitions sont de participer au développement du village et d´être accepté par ses habitants. Ça a pris du temps avant qu´il ne comprenne l´ambivalence et la critique dirigées vers lui, et il n´a pas réalisé que les reproches qu´on lui faisait étaient dus, d´une part à une ambivalence quant à l'essor du tourisme et, d´autre part, au fait qu´il n´avait pas contacté les "anciens" du village quant à une collaboration éventuelle entre son hôtel et le village de Popenguine. Mais aujourd´hui, le dialogue est ouvert grâce, entre autres, à la projection du film "L´Hôtel de mes rêves" à Popenguine.